L'Inde est Partie consultative au Traité sur l'Antarctique depuis 1983
Dans un mouvement significatif, l'Inde a pris en charge le rôle de faciliter les premières discussions axées sur la régulation du tourisme en Antarctique lors de la 46ème réunion consultative du Traité de l'Antarctique (ATCM) et de la 26ème réunion du Comité pour la protection de l'environnement (CEP).
 
L'événement, officiellement inauguré par le ministre de l'Union des sciences de la Terre, Kiren Rijiju, mardi 21 mai 2024, est organisé par le Centre national pour la recherche polaire et océanique (NCPOR) à Goa, sous l'égide du ministère des Sciences de la Terre, en collaboration avec le Secrétariat du Traité de l'Antarctique. Les réunions, qui se déroulent à Kochi du 20 au 30 mai 2024, ont attiré plus de 350 participants de près de 40 pays.

L'ATCM et le CEP sont des réunions annuelles mondiales de haut niveau menées dans le cadre du Traité sur l'Antarctique, un accord multilatéral de 56 parties contractantes signé en 1959. Au cours de ces réunions, les pays membres discutent des questions liées à la science, à la politique, à la gouvernance, à la gestion, à la préservation et à la protection de l'Antarctique. Établi en 1991 dans le cadre du Protocole sur la protection de l'environnement du Traité sur l'Antarctique (le Protocole de Madrid), le CEP conseille l'ATCM sur la protection et la conservation de l'environnement.
 
L'Inde est un membre consultatif du Traité sur l'Antarctique depuis 1983 et, avec les 28 autres partis consultatifs, joue un rôle crucial dans la gouvernance de l'exploration scientifique et la protection de l'environnement en Antarctique. Ce statut permet à l'Inde de proposer et de voter sur des décisions et des résolutions concernant l'administration, la recherche scientifique, la protection de l'environnement et la coopération logistique.

De plus, l'Inde peut établir des stations de recherche,
mener des programmes scientifiques, appliquer des réglementations environnementales et accéder aux données scientifiques partagées.
 
Le secrétaire du ministère des Sciences de la Terre (MoES), M Ravichandran, a souligné l'importance de la gérance responsable de l'Antarctique.
 
"L'Antarctique représente l'une des dernières frontières de la wilderness et de la découverte scientifique. En tant qu'intendants de cette région extraordinaire, il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que toutes les activités, y compris la recherche et le tourisme, soient menées de manière à préserver son intégrité écologique pour les générations futures. L'Inde est honorée de diriger cette initiative cruciale lors de la 46ème ATCM, qui devrait apporter une série de recommandations d'action à intégrer dans le cadre global du Système du Traité de l'Antarctique", a-t-il déclaré.

L'augmentation des activités touristiques en Antarctique est devenue un problème pressant, le nombre de touristes visitant le continent ayant considérablement augmenté ces dernières années. Cette hausse a conduit à la création d'un groupe de travail dédié pour élaborer un cadre complet pour le tourisme. Les discussions autour de la régulation du tourisme ont lieu lors des ATCM depuis 1966, mais c'est la première fois qu'un groupe de travail axé est spécifiquement créé pour aborder la régulation du tourisme.
 
Le directeur du NCPOR, Thamban Meloth, a mis en évidence le cadre juridique de l'Inde pour réguler ses activités en Antarctique, y compris le tourisme, par le biais de la loi indienne sur l'Antarctique adoptée en 2022. "La loi indienne sur l'Antarctique aligne les régulations du tourisme de l'Inde sur les normes internationales et collabore avec les autres nations du Traité de l'Antarctique pour atteindre les objectifs communs de conservation", a-t-il déclaré.

L'histoire de l'Inde en matière de recherche en Antarctique et de coopération internationale est robuste. Le pays a accueilli la 10ème conférence SCAR (Comité scientifique sur la recherche en Antarctique) sur le thème 'L'Antarctique dans un monde en changement' en 2022 et a participé aux célébrations de l'Année polaire internationale. L'Inde a mené 11 expéditions dans l'océan Austral, et des expéditions dans la mer de Wedell et au pôle Sud. En 2007, l'Inde a accueilli la 30ème ATCM à New Delhi, renforçant son engagement envers le Système du Traité de l'Antarctique. Des études collaboratives avec la Norvège et le Royaume-Uni sur la banquise et l'élévation du niveau de la mer en Antarctique ont également été significatives.
 
Vijay Kumar, conseiller du MoES et chef du secrétariat du pays hôte, a réaffirmé l'engagement de l'Inde envers la recherche en Antarctique, les soins environnementaux et la coopération internationale. Le pays fournira également une plateforme pour discuter de l'éventuelle intégration du Canada et de la Biélorussie en tant que parties consultatives du Système du Traité de l'Antarctique, en accord avec les objectifs plus larges de l'Inde de promouvoir la recherche scientifique et la coopération internationale.
 
"Les efforts collaboratifs des nations au sein du Système du Traité de l'Antarctique sont cruciaux pour préserver l'environnement immaculé et faire progresser la recherche scientifique en Antarctique. Grâce à son leadership et à son engagement, l'Inde continue de jouer un rôle clé dans la définition de l'avenir de la gouvernance de l'Antarctique", a déclaré l'ambassadeur Pankaj Saran, président de la 46ème ATCM et de la 26ème CEP.

La session plénière de la 46ème ATCM a inclus une conférence de Shailesh Nayak, récipiendaire du Padma Bhushan et ancien secrétaire du MoES, intitulée 'Antarctique et changement climatique'. L'événement a également été suivi par Pavan Kapoor, secrétaire (Ouest), ministère des Affaires étrangères.

La création du groupe de travail spécial pour réguler le tourisme en Antarctique répond aux inquiétudes croissantes concernant l'augmentation rapide des activités touristiques. Cette initiative vise à garantir une exploration durable et responsable de l'Antarctique, afin de préserver son environnement unique pour les générations futures. La réunion se conclura le 30 mai, avec l'adoption du rapport final et du texte juridique, reflétant le consensus atteint par les pays participants.