Ces "campagnes de diffamation" aggravent encore les relations déjà tendues entre l'Inde et le Canada, selon le MEA
L'Inde a fortement rejeté mercredi un reportage des médias canadiens alléguant que le Premier ministre Narendra Modi avait connaissance de l'assassinat du terroriste khalistanais Hardeep Singh Nijjar l'année dernière. Le rapport a également lié le ministre des Affaires étrangères S Jaishankar et Ajit Doval, conseiller à la sécurité nationale, à cet assassinat.

En réponse aux questions sur le rapport, paru dans le Globe and Mail du Canada, le ministère des Affaires étrangères (MEA) a qualifié ces allégations de "déclarations ridicules", ajoutant que de telles "campagnes de diffamation" portent davantage atteinte aux relations déjà tendues entre l'Inde et le Canada.

"Nous ne faisons généralement pas de commentaires sur les reportages des médias. Cependant, de telles déclarations ridicule que prétendent faire des sources du gouvernement canadien devraient être rejetées avec le mépris qu'elles méritent. Les campagnes de diffamation comme celle-ci ne font que davantage endommager nos liens déjà tendus", a déclaré le porte-parole du MEA, Randhir Jaiswal, le 20 novembre 2024.

Dans son rapport, le Globe and Mail a cité un haut responsable disant que les agences de sécurité canadiennes pensaient que le Premier ministre Modi était informé de l'assassinat d'un leader séparatiste sikh en Colombie-Britannique et d'autres complots violents. Selon le rapport, le responsable a déclaré que les services de renseignement canadiens et américains ont lié les opérations d'assassinat au ministre de l'Intérieur, Amit Shah. Le NSA Doval et EAM Jaishankar étaient également au courant, a indiqué le rapport, citant le responsable.

Une dispute diplomatique a été déclenchée l'année dernière entre l'Inde et le Canada après que le Premier ministre Trudeau a fait des allégations en septembre 2023 sur la possible implication de l'Inde dans l'assassinat de Nijjar, qui avait été désigné comme terroriste par l'Inde. L'Inde a fermement dénoncé les allégations du Canada, les qualifiant d'"absurdes" et "motivées", soulignant que l'administration Trudeau n'a pas encore fourni de preuves à l'appui de cette affirmation.
 
En octobre de cette année, le Canada a fait une nouvelle série d'allégations et a prétendu que les principaux diplomates indiens, y compris le haut-commissaire, étaient des "personnes d'intérêt" dans l'affaire du meurtre de Nijjar. L'Inde a vivement réagi à cela.

En publiant une déclaration fortement formulée le 14 octobre 2024, le MEA a décrit ces accusations comme étant de "prépostérées insinuations" faisant partie de "l'agenda politique" du Premier ministre canadien Trudeau centré sur "la politique de vote-bank". Le MEA a souligné l'"hostilité de Trudeau envers l'Inde" et son "ingérence flagrante dans la politique interne de l'Inde".

L'Inde a ensuite retiré son haut-commissaire à Ottawa et a expulsé six diplomates canadiens postés à New Delhi, dont le haut-commissaire par intérim.

L'Inde a également à plusieurs reprises accusé le Canada de fournir un refuge sûr à ceux qui sont recherchés pour des accusations de terrorisme. En novembre 2023, le MEA a déclaré que l'Inde avait demandé l'extradition ou l'assistance concernant près de 25 individus au fil des ans mais que la réponse n'avait pas été du tout utile.